Ma vie a changé et j'ai changé avec elle
- autiste Tout simplement
- Mar 29, 2020
- 3 min read
Depuis le début du confinement dû au virus covid19, j’ai une sensation d’irréelle qui m’envahit. Comme si tout ceci n’était pas vraiment la réalité mais pas non plus un rêve.
J’ai l’impression d'être dans un état second, comme lorsque que l’on est en phase de réveil d ‘une anesthésie. Je vis encore dans du coton sans odeur, sans bruit, sans mouvement ni vraiment de repère…juste le lever et le coucher du soleil.
Je pense être sous le choc. En quelques heures beaucoup de choses ont changé : mes habitudes, mes routines, mes projets, mes attentes et même mes évitements et mes craintes.
Ne pas contrôler la situation est terrifiant pour moi. Les changements dramatiques de ces dernières semaines ont provoqués de modifications à mon comportement. J’ai été envahi par encore plus d’anxiété. Je ne parvenais plus à respirer. J’ai eu des nausées, des vertiges, des malaises. Mes problèmes sensoriels se sont accrus. Rien n’est plus terrifiant que l’inconnu. Ce flux d’informations alarmistes m’a profondément stressée, angoissée. On m’informe de la fin de notre société, la fin de notre monde avec des morts par milliers.
Ces crises d’angoisse ont rendu encore plus difficile le fait d ‘assimiler toutes ces informations et de faire le tri entre ce qui est plausible et les fakes. Je pense avoir mal défini mes capacités à assimiler toutes ces informations. Je ne suis ni scientifique ni docteur. Ma priorité devrait être de préserver ma santé mentale et non d’essayer d’assimiler, de comprendre et de trier toutes ses informations.
J’ai pleuré quand j’ai réalisé que les plus faibles étaient une fois de plus discriminés, oubliés au profit des plus jeunes, des plus forts, ceux qui répondent à cette maudite norme qui les définit comme normal sont jugés comme prioritaire à vivre
J’apporte mon soutien au personne sans abri à qui on a demandé de rester chez elles alors qu’elles n’ont pas de toit.
J’apporte mon soutien et toutes mes pensées aux oubliés en hôpital psychiatrique, en institution, en EHPAD.
J’apporte mon soutien aux personnes âgées, aux personnes handicapées qui ont connu les soins palliatifs si on peut appeler cela un soin.
Mais je dois etre objective, j’ai aussi vu de très belles personnes et un véritable élan de bienveillance et humanité. Le monde entier rend aujourd’hui hommage aux soignants. Je pense aussi aux actions individuelles. Soutien et chapeau bas à tous les colibris.
Je pense être habituellement phobique aux microbes et aux bactéries. Alors pendant que certains sauvaient des vies mais je nettoyais tout et tous chez moi. J’ai connu une véritable guerre avec comme unique arme du savon et de l’eau de javel. Tout et tous y sont passés même ma chienne Mia car un inconnu l’avait caressée. J’étais littéralement épuisée, c’est incroyable le nombre de petites choses que nous possédons sans le y prêter attention.
Et puis j’ai compris l’urgence pour mes fils et moi-même de créer e nouvelles routines compatible avec les besoins de ma famille. Avoir des horaires, des activités programmées offrent l’anticipation et la prévisibilité, des antidotes pour l’anxiété. J’ai inclus du sport, courir est un besoin autorisé, des activités agréables et sensorielles.
Aujourd’hui, j’ai trouvé un équilibre dans cette nouvelle vie.
Je suis en bonne santé, il serait indécent de me plaindre.
Pourtant je suis en général une personne remuante. Il m’est difficile de ne pas m’agiter de faire, d’aller, de venir. La plupart du temps, les gens sont détendus de ne rien faire. Mais personnellement je suis tout le temps en train de « speeder » comme le lapin d’Alice au pays des merveilles. Je ne me repose jamais. Ce changement de rythme est difficile, j’y travaille, un peu chaque jour.
Comme beaucoup de personne autiste
J’aime marcher, courir
J’aime en général être chez moi mais aussi dehors au grand air
Mais surtout j’aime ma nature, la haute montagne, la mer, les reflets dans l'eau.
La nature est un besoin spécifique.
La nature c’est bien plus qu’admirer les paysages, les arbres, les fleurs
La nature est aussi importante que manger ou boire.
La nature est aussi important que ma propre maison, que ma propre vie.
Marcher, courir, le sport, la nature sont me permettent de me réguler mon anxiété et d'éviter la saturation.
C’est ces manques qui sont difficiles à vivre durant ce confinement .
Les plantes, les arbres c’es la vie
Le vert c’est la vie alors bientôt la vie reprendra son cour
En attendant, rester chez soi,
C’est sauver des vies.

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