les habilités sociales

Les habiletés sociales sont, selon wikipédia, un ensemble d'aptitudes qui permettent de percevoir et de comprendre les messages communiqués par les autres, de choisir une réponse à ces messages et de l'émettre par des moyens verbaux et non-verbaux, de façon appropriée à une situation sociale. Les cours d’habilités sociales sont largement proposés aux parents de bambins autistes. Je vais essayer d’expliquer dans un premier temps pourquoi ces enfants, ces adultes ne sont pas capables d’intégrer, d’intérioriser et d’accepter ces codes.  Je citerai Brigitte Harrison dans son livre « l’Autisme expliqué aux non-autistes » : « Des gens  qui comprenaient mal l’autisme ont cru qu’il fallait enseigner le social à des personnes socialement aveugles » Brigitte Harrison. Les cours  d’habilités sociales ont souvent comme objectif de faire apprendre par cœur des comportements sociaux afin que  ces personnes soient le plus possible adaptées socialement. Le fait d’apprendre par cœur ne veut pas dire savoir l’appliquer en tout temps et en tout lieu. Connaitre et  utiliser sont deux concepts bien différents surtout chez nous, personnes autistes, qui avons des difficultés à généraliser. Par exemple, le fait de connaitre les codes lors d’un échange téléphonique, ne veut pas dire que l’on saura les adapter à chacune de nos conversations. Dans ce deuxième temps, je souhaiterai mettre l’accent sur le fait que certaines  personnes atypiques ne sont pas capables de faire l’effort. Connaitre les codes, les habilités sociales ne veut pas dire vouloir ou pouvoir se forcer. Personnellement, je suis incapable parfois de me forcer :  fatigue ; problème sensoriel ; saturation ; ect... Une fois de plus, je vais pratiquer l’évitement, éviter l’autre. D’autre part, certaines personnes autistes n’ont pas accès au langage corporel, elles ne décodent pas les émotions, les non-dits, les seconds degrés. Elles peuvent avoir appris ces codes par cœur pourtant elles sont incapables de les utiliser. Souvent, elles apparaissent comme des « mal polies » alors qu’il s’agit d’incompréhension. On peut connaitre toutes les règles de grammaire par cœur et être incapable de les utiliser. Enfin dans cette troisième et dernière partie je désirerai aborder  l’idée que les personnes autistes sont dépourvues de ses codes. Ce concept est basé par et sur des besoins neurotypiques. Vouloir que les personnes autistes s’y plient, c est quelque part renier et ne pas accepter leur différence. Cette attente, cette pression ne choquent personne  car l’autisme n’est pas un handicap visible. Si on demandait à l’aveugle de faire un effort de s’adapter et de faire semblant de voir, tous seraient révoltÉS car ils diraient que la personne n’est pas respectée. Le fait de vouloir faire accepter et  d’imposer ces habilités aux personnes autistes, c’est donc vouloir que la personne soit un faux neurotypique. Est-il préférable d’être Autiste ? Est-ce que vouloir que la personne ne soit pas Autiste mais NT, ne pourrait pas être considéré comme un meurtre de sa personnalité ? Comment dire j’aime mon enfant, j’aime cette personne si vous ne tolérez pas qu’elle ne vous ressemble pas, quelle ne fonctionne pas de la même façon que vous. A force de vouloir nous faire rentrer dans le moule, on finit tarte.Bernard Werber