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Et si...,et si..., et si ....

  • Writer: autiste Tout simplement
    autiste Tout simplement
  • Jan 13, 2020
  • 3 min read

Updated: Mar 29, 2020

Je me souviens qu’à l’école maternelle, j’étais spectatrice. Je regardais les autres vivre comme on regarde un film en accéléré. J’étais seule assise par terre, les maîtresses me regardaient, elles chuchotaient.

Je me souviens qu’à l’école primaire lorsque la maitresse demandait, à tous, de lever le bras droit, j’étais la seule à lever le gauche. Elle faisait et refaisait tout en me regardant.

Je me souviens, lorsqu’on avait dit à mes parents que pour rester à l’école, je devais aller chaque semaine au CMP (Centre Médico Social). Je me souviens d’une longue table, avec plusieurs personnes avec des longues blouses blanches, assises,  qui me regardaient, seule ma mère parlait. Ils parlaient tous de moi. Ils me dévisageaient,  pourtant ils ne posaient aucune question.

Je me souviens que le Monsieur au centre de table m’avait demandait de dessiner ma famille. J’avais très peur et j’avais oublié de dessiner les jambes de mon père.

Je me souviens que ma mère m’avait grondé. Elle avait crié dans la voiture, à la maison et le soir même lorsqu’elle avait évoquait l’incident à mon père. J’avais oublié de dessiner ses jambes, imaginez ! J’avais, selon eux, évoqué l’absence de mon père ou du moins le manque de présence. Désolée mais j’étais simplement terrifiée.

Je me souviens être allée durant des années au CMP. Je lisais, alors, le grand écriteau, Centre Médico Social. Étais-je malade ?

Je me souviens avoir été, durant des années, à des rendez vous avec une Dame en blouse blanche. D’ailleurs cette Dame m’a beaucoup appris  autant en psychomotricité qu’en orthophonie. Elle m’a appris à sauter sur un pied, les jours de la semaine, les mois, les saisons. Elle a tenté de me faire connaitre le "p" et le "q" ainsi que le "b"et le "d" et bien d’autre.

Je me souviens que ma mère chuchotait très souvent.

Je me souviens qu’elle m’a dit plus tard  « pourtant enfant tu semblais «  normale »

Je vois aujourd’hui, les enfants autistes aller dans des hôpitaux de jour dans l’enceinte même des hôpitaux, au milieux des cris et des pleurs. Ils vont dans ces même CMP, reçus par les mêmes blouses blanches. Ils vont à des soins, ils suivent des thérapies. Ils vont des rendez vous dans des CRA, toujours dans des hôpitaux, où ils sont évalués. Ils passent des tests, des bilans. Ils sont les seuls à devoir affronter le fameux wais pour évaluer leurs QI.

On condamne très probablement les familles, dles enfants, à des mois, des années,  des décennies, de déni, de rejet, d'exclusion, d'isolement, de stigmatisation et de douleur.

Ces hôpitaux, ces blouses blanches, ces silences, ces chuchotements indiquent à un enfant qu’il est a réparé, qu’il a quelque chose de cassé ou de malade.

On recherche sur les causes de sa différence, les causes de « son » autisme. Comment il aurait été s’il avait été  « normal ». Normal, il en déduit donc qu’il est n’est pas normal, une anomalie.

Et si on cessait de parler de soins, de thérapie. On porrait trouver d’autres mots, la langue française est assez riche.

Et si on voyait tous  ces enfants loin des hôpitaux.

Et si les médecins enlevaient leurs blouses blanches devant des enfants. Je ne vois pas l’utilité d’une blouse d’ailleurs.

Et si en France il pouvait y avoir le même accès pour tous. Certains peuvent éviter les hôpitaux en se dirigeant vers le libéral, d'autres ne le peuvent pas. Il existe bien une inégalité dans l’accompagnement d’un enfant autiste.

Et si au lieu de présenter les incapacités d’un enfant, on parlait aussi de son potentiel. Je sais certains sont très handi, mais ils sont aussi des compétences. Dans chaque être humain, dans chaque enfant il y a de  la beauté.

Et si, au lieu de "diagnostiquer" cet enfant atteint de trouble du spectre de l'autisme, vous "identifiez" cet enfant en tant qu'autiste, de sorte qu'il ne voit pas automatiquement son autisme comme une maladie ou une maladie nécessitant un traitement et qu'il comprend son autisme fait-il partie intégrante de leur identité.

Et si on mettait en place rapidement une paire aidante, On pourrait proposer, à  ces parents d’écouter des voix autistes adultes afin qu’ils puissent entendre le vécu d’autistes. Vous pouvez offrir à ces parents un aperçu différent qui va de pair avec acceptation, respect,  et espoir.

Et si on permettait à ses enfants d’être eux même, en phase avec leur différence.

Si on cessait de casser ces familles et ces enfants en étant  bienveillant, par exemple en les rassurant et on évitant de chuchoter devant eux.

Peut être que ces familles et ces parents seraient moins cassés et donc moins à réparer. Il y a des plaies qui ne guérissent pas.

« Donc, c'est à vous de choisir. La responsabilité est à vous. Ici. Maintenant. Avec ces parents et ces enfants. »Maintenant, la responsabilité vous revient.📷


 
 
 

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